
En tant que Gestalt-praticienne, je rencontre souvent des personnes qui traversent un burn-out et dont la confiance en soi est profondément ébranlée. Un volet essentiel de mon accompagnement consiste à les aider à reconstruire cette confiance, souvent mise à mal par une identification excessive au travail.
Mais pourquoi le burn-out frappe-t-il si durement notre estime de soi ?
Examinons ensemble les raisons psychologiques qui expliquent cet effondrement.
🔹 Le travail comme pilier de l’identité
De nombreuses personnes en burn-out ont construit leur identité autour de leur rôle professionnel. Leur valeur personnelle se fonde principalement sur leurs performances. Elles ont appris à se définir par ce qu’elles font et non par ce qu’elles sont. Lorsque leur travail devient insoutenable, que les résultats ne suivent plus, c'est toute leur estime de soi qui vacille. Elles se sentent inutiles, incapables de répondre aux attentes, ce qui génère un sentiment profond de dévalorisation.
🔹 Une valeur attribuée au regard des autres
Dans ce contexte, la reconnaissance des autres – collègues, managers, famille – devient un pilier central de l’estime de soi. Chaque signe de validation externe est perçu comme un reflet direct de sa propre valeur. Lorsque la personne est en burn-out et doit s’arrêter, elle a le sentiment de disparaître aux yeux des autres, comme si son existence même était conditionnée par son travail. Ce sentiment de « ne plus exister » intensifie la perte de repères et la fragilité de la confiance en soi.
🔹 Un mental fort qui ne marche plus
Beaucoup de personnes en burn-out ont longtemps misé sur un mental « d’acier » pour surmonter les défis et repousser leurs limites. Elles s’imposent une pression énorme, convaincues que leur force mentale les aidera à tout traverser. Mais quand l'épuisement physique et psychologique devient insurmontable, même ce mental fort ne suffit plus. Ce qui fonctionnait auparavant pour gérer le stress ou la fatigue n’a plus d'effet. Le corps lâche, et avec lui, la personne se sent impuissante, piégée dans un cercle vicieux.
🔹 Un manque de ressources internes pour contrebalancer l’effondrement
En mettant toute son énergie dans le travail, la personne en burn-out néglige souvent d'autres aspects de sa vie : ses relations, ses passions, ses moments de détente. Lorsque le travail s’effondre, elle se retrouve sans autre appui. Il n’y a rien pour contrebalancer cette chute brutale. Sans ressources internes pour nourrir l’estime de soi, elle se retrouve dans un vide difficile à combler.
🔹 Une fragilité dévoilée
Le burn-out confronte à une réalité que l’on peine souvent à admettre : nous ne sommes pas invincibles ! Cela implique d’accepter ses limites, de reconnaître que l’épuisement n'est pas un signe de faiblesse mais une alerte. Cependant, cette prise de conscience est souvent vécue comme un échec personnel, car la personne avait bâti sa confiance sur l’idée qu’elle pouvait tout gérer, tout le temps. Accepter sa fragilité est un moment douloureux, mais nécessaire pour se reconstruire.
✨ Et si le burn-out était une opportunité ?
Aussi difficile que soit le burn-out, il peut être une chance de redéfinir sa relation à soi. S’il est vécu comme un effondrement, il peut aussi être une occasion de transformation. Avec un accompagnement approprié, il devient possible de repenser sa valeur au-delà de la performance professionnelle. On peut apprendre à se détacher du regard des autres, à se reconnecter à ses propres besoins et à explorer d'autres sources de satisfaction personnelle. Le burn-out nous pousse à explorer une nouvelle manière de nous définir et à reconstruire une confiance en soi qui repose sur l'acceptation de soi.
Et si le message du burn-out était d’apprendre à s’aimer ? 😊 ❤️
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